il fut un heureux temps ou la rue de Lappe fourmillait de bals musettes auvergnats justifiant le terme de Paris-Canaille. Deux massiacois Pouyet (La Boule Rouge) et Fageon (l’As de Coeur) régnaient sur cet empire de la nuit. Ils savaient se faire respecter : les racailles et les petites loppes venues des. banlieue ne s’y frottaient pas. Leurs établissements. accueillaient une clientèle. faite d’auvergnats bon teint, de parisiens et de. touristes à la. recherche de frissons et d’émotions fortes.
Doisneau. plus que Brassaï, Izis était un habitué anonyme de la “Boule” jouant avec son Rolleiflex. Ses clichés retracent l’humour en dilettante et l’odeur de Lappe avec ses adolescentes trop tôt devenues femmes. Mademoiselle Anita danseuse chez Pouyet était l’une d’elles. Doisneau en a. tiré. un magnifique cliché. IL nous dit : “Il existe une autre photo d’elle qui ne vaut. rien du tout. Il n’y a qu’une jeune fille insignifiante. Mais si. la vest est enlevée, si l’on ouvre la gousse, nous avons une fleur qui brille. à la lumière du cabaret”. Doisneau. était aussi poète…
